Mardi 4 et mercredi 5 avril 2017 - Les Catlins

Day 1 : De Curio Bay à Kaka Point


Le décor des Catlins contraste avec celui du fjord et des lacs et montagnes du Central Otago (Wanaka/Queenstown). Comme souvent on traverse des campagnes avec du bétail, encore du bétail à perte de vue. Mais chose étonnante ici c’est que ces champs à perte de vue côtoient l’océan avec des falaises et plages rappelant un peu les côtes bretonnes ou normandes. Toujours la grande spécificité neo-zélandaise… Alors que je roulais sur l’équivalent de nos départementales, au détour d’un virage… Gravel Road ! Et pas 2 kms ! 60 bornes ! Avec à la clé un pont en travaux qui m’a contraint à un détour de 10 kms… Sacré kiwis farceurs !

Mon premier arrêt s’effectue à Curio Bay avec l’espoir d’apercevoir pingouins et/ou dauphins… Les décors sont somptueux ! Magnifique plage de sable blanc, falaises dans lesquelles s’écrasent les vagues au milieu de prairies verdoyantes… Et pas de chinois ! Le rêve… Pour les pingouins c’est pas la bonne heure (ils sortent plutôt en fin de journée). Mais en m’asseyant un peu au bord d’une falaise et en balayant avec mon zoom j’aperçois plusieurs dauphins. Ils sont là pour moi. Personne à des centaines de mètres à la ronde ! Il faut dire que le vent souffle et que pour la première fois… Je me pèle les miches !

Je continue donc ma route en direction de Kaka Point mais un petit panneau à l’entrée d’un virage m’intrigue : Cathedral Cave. Je décide d’aller faire un tour non prémédité. La visite est payante : 5 dollars car terrain privé. Bon allez c’est pas la mort et maintenant que j’y suis. Go ! Le sentier mène à un très belle plage et à une sacré grotte en effet !! L’entrée ne se fait qu’à marée mais les deux entrées sont imposantes. De l’intérieur, je m’amuse avec mon jouet (pour les pervers je parle bien de l’appareil photo). L’aperçu sur la plage de la grotte et le contraste de lumière sont tout simplement magnifiques ! Détour validé ! Du coup, j’ai un peu de retard sur le planning. J’arrive à Kaka Point à la nuit tombée après avoir fait un petit détour pour mettre de l’essence. J’y passerai la nuit… Mais je garderai un tout autre souvenir de ce camping. Celle de l’erreur de débutant… Parti mangé à la cuisine sans frontale, je suis contraint de faire le trajet retour avec ma vaisselle dans les mains à l’aveugle ou presque. Et ce qui devait arriva… Maudit mur entre le van d’à-côté et le mien ! Je m’écroule sans le voir arriver. Tout mon point sur mon épaule. Je me relève. Douleur chaude dans l’épaule et le poignet. Envie de vomir direct ! Ca ne sent pas bon…

 Après examen attentif, l’épaule n’est pas dans sa place. Un allemand médecin confirme. Il faut y remédier avant que ça ne soit froid. Le voisinage s’en souviendra. Un anti-douleur et une écharpe plus tard, je m’effondre. Je verrai bien demain !  

Day 2: De Nugget Point à Dunedin


Malgré l’incident de la veille, je décide de maintenir mon réveil pour aller admirer le lever de soleil à Nugget Point qui vaut son pesant de cacahuètes dit-on (le point de vue est plein est). 6h ça pique. Le poignet n’a rien, juste le choc. L’épaule, je douille mais c’est supportable. Je garde mon écharpe. Arrivé à 6h45 le soleil n’est pas encore levé. Je décide de trouver un endroit où l’attendre patiemment. Le ciel est dégagé. Mais le vent souffle en rafales et est sacrément froid. Il se mérite celui-là. Surtout que pour avoir la photo que je visualise il me faut grimper une falaise pas épaisse avec ce vent et mon épaule en friche (oui c’était pas très prudent). L’attente est longue. Les premières lumières ne feront leur apparition que vers 7h25…

Mais quand le soleil pointe le bout de son nez, tu t’assois et surtout tu te tais. Le temps s’arrête… Le soleil rougeâtre se présente derrière le phare et éclaire les falaises et rochers environnants. Chaque minute est une nouvelle palette de couleurs qui m’obligera à des choix inhumains au niveau des photos pour les besoins de ce blog. La fatigue se fait sentir et la faim aussi. Le check-out est à 10h au camping. Je décide d’opter pour un petit déj / douche avant de me remettre en route. Mais sur la route deux « choses » attirent mon attention. La première ce sont encore les paysages qui resplendissent avec les premières lumières du jour et me somment de m’arrêter faire marcher l’objectif. La deuxième c’est une fille, elle aussi seule dans son van qui se trouve 4 fois au même endroit que moi, avec la même joie dans le regard que celle que j’ai en découvrant les points de vue et qui doit posséder aussi le même œil que moi car je pense qu’on a pris les mêmes photos (angle, lumière, effets…). On se croisera une 5ème fois au camping. Funny ! Du coup on prendra le petit déjeuner ensemble au soleil. Elle s’appelle Kelly, est allemande et, une fois n’est pas coutume, a plus de 30 ans. Elle a beaucoup voyagé et va continuer car la vie allemande l’ennui. On échange sur des sujets assez profonds. Mon anglais progresse un peu on dirait. Mais encore une fois, nos directions ne sont pas les mêmes. Dommage ! Elle était super intéressante…

Le temps est venu de rejoindre Dunedin et la péninsule d’Otago. Sur la route, le temps se couvre. Une pluie et des brouillards épais font leur apparition.
Arrivé sur la péninsule, c’est le déluge ! Et un vent !! Je ne vous le cache pas. Je n’ai pas vu grand-chose de cet endroit. Les pingouins c’était pas l’heure, les albatros je les ai vus du van. Je décide d’aller me mettre au chaud au camping et projette une sortie dans cette ville étudiante. La pluie et le vent ne s’arrêtent pas et redoublent même. Et la ville ne parait pas vraiment animée. Elle ressemble plus à une ville fantôme et je peine à trouver un pub avec plus de 6 personnes à l’intérieur. J’ajoute à cela qu’il s’agit surtout de pères de famille venus se faire une mousse au pub. Mais où sont les jeunes ?? Je finis par demander à un barman qui ferme son établissement. Il me conseille un pub pas très loin.

Il y a un peu plus de monde c’est vrai mais pas la folie non plus… Pour le moment ! Je trouve sans peine une table et me décide à goûter un premier whiskey. Le monde finit par affluer abondamment. Une immense table de femmes commence à se former face à moi. Une d’entre elles me regarde avec un sourire assez désarmant. Elle finit par se lever et venir vers moi. Je suis intrigué. Finalement elle me dit quelque chose qui me fera beaucoup rire :
« Vous savez ce qui différencie un bon whiskey d’un très bon whiskey ?
-  Non mais vous allez me le dire.
- Le bon whiskey est celui qu’on savoure seul quand on a passé une dure journée. Le très bon whiskey est celui qu’on partage avec des amis. Ne restez pas seul. Joignez-vous à nous. »
Là, je dis chapeau mademoiselle. Non seulement tous les gars du bar se retournent sur elle tant elle est séduisante mais en plus de l’esprit et de la répartie. Si tous les amis sont du même acabit cela devrait être enrichissant. J’appréhende avec mon anglais pourri de ne pas être à la hauteur des conversations mais je la suis. En plus des qualités que j’ai évoquées, elle a l’art de mettre à l’aise. Elle me présente à tous ces amis en me glissant un petit mot à propos de chacun dans l’oreille.

Elle avait raison… Le 2ème whiskey était bien meilleur. Des gens sympas, de la bonne musique et un bon verre. Finalement Dunedin ce n’est pas si mal. C’est aussi ça que j’aime en Nouvelle-Zélande… La chaleur des gens vient toujours compenser les moments moins époustouflants. Quelle gentillesse ! Ils m’accueillent comme leur pote de toujours, avec curiosité et bienveillance. Quant à Jade (c’est son prénom), elle a 29 ans, est avocate et, je l’apprendrai plus tard, a 2 enfants. Nous garderons contact tant sa compagnie me fut agréable.