Maximilien (le vendeur du van) s’impatiente… Il doit rentrer en France dans quelques semaines, veut bien me réserver le van si je suis sûr de le prendre. Pas de lift trouvé. Je décide de louer une voiture pour une journée pour aller voir le van et rester sur Queenstown, à 45 minutes de route de Cromwell, ville dans laquelle il se trouve. Je trimballe ainsi mon baluchon jusque dans la zone industrielle de l’aéroport de Christchurch où se trouve Jucy Rentals, seule compagnie à ne me prendre que 50 dollars (assurance comprise) pour une journée de location. Les autres proposent les mêmes prix mais appliquent 180 dollars de frais de « one way » dans la mesure où je ne rends pas le van dans la même ville. Fucking expensive !

Ma valise et mon sac partent en lambeaux. La route est longue à pied. Je vois un caddie d’aéroport abandonné sur la route. L’aubaine ! Une petite pensée pour Cabo de Gata et sa brouette (pour toi Flo)… Nous arrivons donc mon caddie et moi à l’agence de location où je suis intrigué par un groupe de 4 filles qui ont visiblement un problème. Ça parle anglais, puis français. Je suis un peu confus. J’entends parler du Lac Tekapo, de Queenstown. C’est ma route. Je décide de demander si je peux aider (après tout ça ne marche pas que dans un sens). Ca parle français maintenant j’en suis sûr alors je pose la question en français. « Vous avez un souci ». Une fille blonde, loin d’être désagréable (force est de le contraire) se retourne, visiblement surprise de ma réapparition. En fait, ces filles ont loué un van avec 4 couchages mais seulement 3 places assises. Venues pour un problème avec le van, l’agence ne veut pas les laisser repartir à 4. Mais aucun van de disponible. Je leur dis que si elles ont besoin, c’est ma route et je peux les amener à Queenstown si un van est disponible là-bas. Elles voient avec l’agence et me disent.

Je les attends un petit quart d’heure quand Julie vient à ma rencontre. On papote comme si on se connaissait déjà. On leur prête finalement un 4x4 mais elle me laisse son numéro pour se revoir dans quelques jours sur Queenstown.

A la sortie de Christchurch, je vois un type vers du stop. Je m’arrête. Stephen, jeune canadien de 23 ans monte ainsi dans mon van. Il est barman, plutôt beau gosse (et fait plus vieux) et vient de Victoria (Vancouver Island). Funny ! Le courant passe super vite. Ca a l’air d’être un bon quetard par contre… Un quetard modeste cela dit. Celui qui te fait rire plus qu’il ne t’énerve en soirée. Il me file des idées de randonnée en NZ alors qu’il vient d’arriver, je lui file des idées de randonnées dans les Rocheuses alors que je n’y ai passé qu’un mois avec mes chers acolytes. Marrant ! La route défile assez vite.

On arrive près de Cromwell et une autre autostoppeuse sur le bord de la route. Plus on est de fous plus on rit ! Elle est française, vient de Bretagne. Je ne me souviens en revanche pas de son prénom.

Devant voir le van je les laisse à Cromwell pour qu’ils tentent de finir leur route vers Queenstown avant la nuit. Je fais la rencontre de Maximilien et vois donc pour la première fois le van de nuit. Première réaction : il fait plus vieux qu’il n’y paraissait (le van). Beaucoup de choses sont faites de bric et de broc. Système D. Une seule batterie. Je suis pris d’hésitation. Mais il a un truc ce van !

Je suis mon instinct. Je prends son RIB, histoire de l’ajouter en bénéficiaire et file vers Queenstown pour trouver un endroit où dormir. Tout est plein sauf une auberge qui a eu une annulation. Je ne fais pas le difficile. Dortoir de 12 personnes. Dur quand même. Je papote avec Julie, n’ayant absolument aucune envie de sortir. La nuit est compliquée. Le combo pets, rôts, gémissements, orgasmes et pipis est assez unique. Qui plus est, pas de place pour le lendemain. Il faut que je fasse mon check-out à 10h.

Les jours suivants sont faits de longues heures à chercher un lit pour le soir, d’allers-retours à Cromwell en stop pour voir le van, le conduire, faire la vidange… Les filles débarquent à 5 le jeudi soir pour 2 nuits. Il nous faut donc trouver 6 lits (alors que 1 rélève déjà du miracle). Impossible pour jeudi.

Je leur propose donc de dormir à Cromwell où je dois de toute manière me rendre ce jour-là. Elle trouve 4 lits dans une cabine de camping et Kaytee (qui les a rejointes) a un van. Parfait ! Je dois dire que je suis impatient de les rejoindre tant le courant est bien passé. Julie m’attend alors que les autres filles sont parties faire les courses. Je me plante de camping et elle vient à ma rencontre. Impression confirmée. On papote facilement sur le trajet jusqu’à retrouver les filles : Hynde (française), Abby (Taiwanaise), Rain (Coréenne ?) et Kaytee (australienne). Abby et Rain ne se connaissaient pas avant le voyage. Les autres se sont rencontrées en Australie. Les asiatiques nous préparent à manger. Je suis un peu gêné. Mais la troupe a fière allure, comme des gens qui se connaissent depuis un bail.


Hynde forme avec Julie le duo de Tic et Tac. Ensemble elles sont juste trop mignonnes. Un vrai petit couple. Hynde a toujours la banane, elle est spontanée et entière. Elle sait mettre les gens à l’aise derrière une sensibilité assez palpable.

Abby est sans doute le rayon de soleil de la bande. Un sourire gravé sur son visage du moment où elle ouvre les yeux jusqu’à ce qu’elle les ferme. De la bonne humeur, un peu de retenue, un soupçon de naïveté. Voici ce qui la caractérise sans doute le mieux…

Rain serait l’analyste du groupe. Plus en retrait dans les conversations, un humour plus pince-sans-rire mais toujours la bonne phrase au bon moment. Elle ne parle pas pour rien dire et on sent l’intelligence derrière.

Kaytee… Ah Kaytee… Ne comptez pas sur elle pour laisser place à l’ennui. Une pile électrique. Couleur, piercing et complétement déjantée ! Elle crie, vous tire la langue, vous fais des doigts, imitent des animaux. Quand elle part dans ses délires, tu te tais et tu te marres !

Avec Julie, un seul mot : complicité. Au repas et pendant la soirée, cela se confirme. On se comprend sans se parler. On pense souvent la même chose quand on l’ouvre ou bien on finit par être d’accord après avoir écouté l’autre. Troublant !

Je ne regrette pas une seconde de passer 2 jours et 2 nuits avec elles tant leur compagnie me plait. Et puis d’un point de vue extérieur, je me dis qu’elles se sont extrêmement bien trouvées. Dans le même délire, complémentaires. De parfaites travelmates et amies !

Après une nuit super à papoter et à regarder les étoiles dans le van de Kaytee, les filles filent vers Queenstown. Je décide de rester pour boucler les derniers réglages et paperasses avec Maximilien. Je viendrai chercher le van le lendemain !!

C’est l’heure de rejoindre les filles. Quand on se retrouve, alors même qu’on s’est quittés quelques heures, c’est comme si l’on s’était manqué. Après s’être agréablement installés au Backpack, nous décidons d’affronter la nuit queenstowienne en commençant par aller manger au marché. J’y retrouve par hasard Stephen (l’autostoppeur canadien) qui vend des brochettes à un stand et m’en offre 4 en signe de reconnaissance. Il est vraiment cool ce mec. Ensuite nous filons au Cowboys que j’avais déjà eu le temps de tester le mercredi avec Laureline, française que j’avais rencontrée sur le forum.


A Queenstown, les nuits sont folles !

La première (le jeudi donc), ver 21h, Laureline, fatiguée, décide d’aller se coucher. Je fais le choix de rester un peu. Le décor est authentique ! Selles de cheval en guise de tabourets, animaux empaillés, feux de cheminée, bull machine, billard, jeux de palets alcoolisés, clips de rock à fond les ballons… Amazing ! Dehors je fais la connaissance d’un Népalais qui me propose un boulot bizarre. Ceci dit, il l’est aussi… Puis plus tard je rencontre deux mexicaines super fun et un français expatrié à Londres puis en Australie super sympa lui aussi. On discute un moment avant de se sentir légèrement de trop avec les mexicaines qui ont rencontré des compatriotes. Tant pis je reste avec le français qui me présente à ses amis, des kiwis venus faire l’enterrement de vie de garçon d’un des types à Queenstown. Quand ils voient mon appareil photo, ils me proposent 50 NZD pour prendre les photos de la soirée. Je décline l’échange marchand mais me régale à immortaliser leurs conneries ! Ils me paieront en bières ! 2 jeunes allemandes se joignent à nous (18/19 ans encore !). Ça ne gêne pas un quetard de la bande qui part un moment avec la fille. Je rentre complètement saoul après une nouvelle tournée de Teq’Paf… Il est 4h !

La deuxième soirée avec les filles est différente mais pareil l’ambiance du pub et la satisfaction de se retrouver rendent le moment super cool. On boit des coups. On se fait un jeu de palets. La France (Julie, Hynde et moi) contre le reste du monde (Kaytee, Rain et Abby) puis Julie me défie. Tout le monde a pris sa branlée malgré une manche pour Julie qui sauve l’honneur…
A 2h, tout le monde est un peu pompette et la faim nous gagne. It’s time for Fergburger (burgers réputés de la ville qui enregistrent une queue de 45 minutes 16h par jour). Nous nous délectons de ce gras salutaire dans le hall du Backpack avant d’aller nous coucher.

Le lendemain, les filles doivent faire la route vers Te Anau et moi je dois aller récupérer mon petit joujou. Mais avec mes valises laissées pour 5 dollars à Kiwi Discovery, je demande à Max de venir sur Queenstown avec le van (j’ai déjà eu du mal avec le lift juste avec un sac à dos !). On décide de prolonger le plaisir avec les filles. Il fait beau à Queenstown. On se cale dans l’herbe à écouter un super groupe nous bercer sur du Ed Sheeran. Le plaisir de ne rien faire que j’avais perdu depuis trop longtemps ! Mais comme souvent, les meilleurs moments laissent souvent trop vite la place à des énièmes au revoir… Ce n’est pas encore grave, nous nous rejoindrons le lundi à Wanaka.

Les filles me déposent au Pack’n’Save (où Max viendra me chercher) et filent vers le Fjordland. Max nous emmène tous les deux à Queenstown pour que je récupère mes bagages et se ramènent sur Cromwell. Je lui fais le virement, on remplit les papiers, on s’enfile un kebab, se boit le verre de l’amitié et je le ramène à sa ferme la nuit tombée. J’ai mon nouveau jouet !! Wanaka me voilà !