Après un dernier moment avec mes petites suédoises, la décision est prise… Il est temps de partir. La journée déjà bien avancée, je me décide de couper la route en deux et de trouver un free camp près de Géraldine.

C’est chose faite quelques heures plus tard (après encore un épisode « vais-je trouver de l’essence avant de tomber en panne ? »). Sorti du van à la nuit tombée dans un camping boueux où le van s’embourbe facilement, je suis content d’avoir préparé ma petite popote et de n’avoir qu’à la réchauffer tant la température a baissé. Winter is came now. Il fait -6 degrés. Et à cette température, l’ouverture du coffre est minutée car l’air froid qui rentre sera l’air froid que tu garderas à ton coucher.

Je m’endors finalement assez tôt (avec chapka et gants sous la couette) et décide de ne pas m’imposer de réveil pour le lendemain.

 

Après une bonne nuit, petite toilette à la rivière (5-6 degrés) et en route pour Arthur’s pass. Mais quand tu es un vrai backpacker, tu utilises « Mapsme » (GPS hors ligne qui te guide sur les routes sans bouffer tes données internet qui se paient à prix d’or ici). La fiabilité de Mapsme ? Niveau guidage. Parfait. Tu n’es jamais perdu. En revanche, ne regarde pas le temps qu’il te donne (souvent plus long qu’en réalité) et attends toi à prendre le chemin le plus court en distance, pas forcément en tant.

C’est ainsi que ce jour-là, je me retrouve sur une gravel road de plus de 50 kms. Terres, graviers, rochers, piste étroite, enneigées, verglacées et particulièrement interminable… Je n’ai croisé aucune voiture !

Mais je finis par retrouver la jonction avec la route principale après Springfield que les amateurs des Simpson connaissent bien.

Un peu plus tard, j’arrive sur Arthur’s pass… -4 degrés à 16h… Aie !

Je rêve de faire Avalanche Peak, sorte de pèlerinage local mais je ne suis pas sûr au niveau des équipements et de l’enneigement. Un petit tour au DOC et là bonheur… Enfin quelqu’un de vraiment compétent ! Il me teste avec quelques questions sur mon niveau de forme et mes connaissances en montagne et me dit que la boucle semble compliquée sans matériel mais qu’un aller-retour par la voie la mieux exposée. Son seul conseil : redoubler de vigilance sur la crête parfois abrupte et sans doute très enneigée voire verglacée.

Au vu de la température alors que le soleil n’est toujours pas couché (et de mon expérience déjà extrême de la nuit passé), j’opte pour une solution raisonnable : une nuit en auberge me fera du bien.

Bon choix ! – 14 degrés pendant la nuit…

 

Après une bonne nuit de sommeil malgré un réveil matinal, je me motive à enchainer douche et petit déjeuner. Bonne idée d’oublier mon lait dans le van. Cet oubli m’offre le plaisir de la rencontre de Marina, française de passage ici.

La randonnée c’est pas son domaine de prédilection mais je réussis à la convaincre de me suivre et à 9h30 (oui on a finalement trainé) en route pour Avalanche Peak.

Nous ne le regretterons pas. La randonnée grimpe certes mais très vite une vue sur une magnifique cascade dans la brume de la vallée nous offre une belle promesse. Nous apprenons à faire connaissance. Marina coordonne les livreurs dans une boite de transport marseillaise travaillant avec la Corse. Un peu perdue, elle s’est finalement décidée à partir à l’étranger et, chose que je respecte grandement, a réussi à faire en sorte que son couple survive à ce départ !

Bon j’évite de la faire trop parler car la pauvre crache quand même ses poumons pourtant sains. Sortis du bush, le jeu en vaut la chandelle. La vue sur les massifs enneigés avoisinants (Mount Rolleston, Mount Temple, Mount Franklin et Mount Wilson) est magnifique. La dernière partie (un tiers du parcours de même) est une vaste crête abrupte vous offrant de nombreuses désillusions car l’arrivée n’est jamais celle que vous croyiez !

Après quelques photos, nous nous décidons à laisser nos sacs à dos pour la dernière partie, plus technique. Arrivés au sommet, grandiose ! Vous pourrez en juger…

Bon après, comme à chaque fois, impossible de manger au sommet ! Vent de crêtes vous anesthésiant vos doigts !! Nous décidons donc de descendre un peu avant de se mettre à l’abri. Marina a le vertige. Je m’improvise chien d’aveugle et passerais une bonne partie de la descente tourné à tenter de lui proposer une main.

Cependant, la laisser descendre toute seule de manière peu académique (en gros sur le cul en glissant) a tout de même eu son petit charme !

Nous arrivons donc doucement mais sûrement à nos voitures  un peu avant la nuit et nous nous rendons compte qu’au final nous avons sensiblement les mêmes plans. Hokitika d’abord, Nelson Lakes ensuite avant de prendre des chemins différents.

Nous nous mettons donc en route vers Hokitika. Enfin presque… La voiture de Marina ne démarre pas. Après quelques manœuvres délicates (pourquoi mettre la batterie au milieu du van sous le lit ?!) et un rechargement de sa batterie plutôt long, tout rentre dans l’ordre et nous voici sur une des routes les plus pénibles de NZ : 78 kilomètres de gorges étroites et sinueuses !

Une fois à Hokitika, nous trouvons une auberge cool et ne ferons pas long feu !

 

Réveillés à 9h pour le check-out à 10h, nous constatons avec regret qu’il pleut comme vache qui pisse à Hokitika (2ème fois pour moi… unlucky !) et s’aventurer dans l’Hokitika gorge par ce temps ne présente guère d’intérêt.

Nous optons donc pour des machines, un café, pas mal de temps à papoter avant de se rendre sur Murchison (village le plus proche de Nelson Lakes avant St Arnaud) pour y regarder le match de rugby (dernier match de la tournée des Lions contre les All Blacks à Auckland).

Longue route et au final auberge sympa... Marina retombe sur une allemande qu’elle avait  rencontrée à Hammer Springs (toujours sympa). Nous buvons quelques bières dans un pub typique du coin devant le match qui s’achève sur un nul. Trop de mails à gérer pour moi. Et du coup coucher tardif.