Samedi 18 février 2017

6h30… Les portes automatiques de l’aéroport s’ouvrent et je ne réalise toujours que durant les 26h45 qui viennent de s’écouler je viens de parcourir 18 700 kms et 12 fuseaux horaires. Pourtant, une sensation de bien-être m’envahit… Les gens sont parés de leurs tenues d’été, l’ambiance est détendue… Les premiers contacts sont rassurants. Les gens rendent volontiers service et font preuve d’une inhabituelle bienveillance que ce soit à la douane ou dans le bus. Serait-ce déjà les signes de la « Kiwi attitude » que l’on vante tant ? Peut-être ! Toujours est-il que si je me sens déjà plutôt bien, cela ressemble davantage pour moi à des vacances qu’à une nouvelle vie. J’imagine que l’idée devra faire son chemin.

Après m’être assuré que je pouvais déposer mes valises à l’auberge, je m’y rends avec le Skybus (environ 30 minutes de trajet pour 18 dollars). Je fais ainsi la connaissance de Jack, un des 2 néo-zélandais assurant l’accueil au sein de l’Oaklands Lodge. Nous reviendrons plus tard à son portrait, riche en couleurs… Il m’indique que je ne peux disposer de la chambre avant 14h mais que je peux laisser mes affaires dans l’entrée (« it’s really safe »).
Je ne vous cache pas qu’en tant que français qui débarque, j’ai pris tout ce que j’avais de valeur et je l’ai mis dans un casier pour pouvoir m’atteler à l’ouverture de mon compte bancaire, histoire d’être tranquille. En effet, il valait mieux attendre le soir pour dormir et ainsi limiter les effets du décalage horaire... Tout paraît simple sur le papier. Il ne manque en réalité qu’à obtenir une attestation de domicile que me fera Jack pour la modique somme de 2,50 NZD.

Après avoir avalé un café dans le bar d’en face, je me lance dans une (longue) descente vers la ville. Après toutes ces heures de vol, marcher me fera sûrement beaucoup de bien. C’est donc l’occasion de me rendre compte qu’Auckland est très nivelée et que les banques ouvertes le samedi et bien ça n’existe pas (ou trop peu). Je remets donc cette tâche à lundi et décide de visiter les grandes artères en espérant y trouver un 2DEGREES pour obtenir une carte sim néo-zélandaise.

Après avoir entrevu l’Auckland Domain, Albert Park et avoir arpenté Queen Street (Jean Médecin local si l’on ose la comparaison), je finis par trouver mon bonheur.
Les forfaits sont pas les mêmes qu’en France, du moins leur prix. Pour 3GO de données il faut débourser 50 NZD… Enfin, pas le choix !!
Je décide ensuite de passer Viaduc Bridge et de me diriger vers LE quartier « in » d’Auckland en ce moment, Wynyard, en pleine réhabilitation. La vue sur le City Centre est agréable à l’objectif (je réaliserai d’ailleurs une photo qui paraîtra d’ailleurs 3 jours après dans la presse locale, la classe !), d’ailleurs plus qu’il ne l’est visuellement. C’est en réalité l’aspect cool et animé de la ville qui saute aux yeux. Les gens vivent (apérotent, font du sport ou chillent) et  interagissent quand ils se croisent. Le côté froid et impersonnel de la grande métropole ne se ressent pas le moins du monde.

Après avoir galéré pour prendre le bus (oui prendre le bus à Auckland est réservé à l’Elite) et avoir fait quelques courses, un repas vite avalé à l’auberge et il est grand d’aller au lit !!!


Dimanche 19 février 2017


Ma nuit s’est faite en plusieurs épisodes…
Premièrement, force est de constater que les kiwis ont eux aussi leurs charmants amis suceurs de sang : les moustiques. Ensuite j’ai eu la joie de redécouvrir les ambiances « Badpack ». Je m’étais épargné les dortoirs pour atténuer cet effet mais, avec un voisin ukrainien dont la principale préoccupation est de se déchirer la gueule le soir et de rentrer entre 2 et 3h (ce qui aurait pu être moi il y a quelques années ne soyons pas croutons) et une colocataire plus âgée travaillant en hôpital et se levant à 5h, mes chances de bénéficier d’une nuit complète étaient minces.

Après un p’tit et une tournée de Skype, je fais la rencontre de Julien, français du Sud-Ouest, dont je ferai le portrait en même temps que toute la troupe. Quelques échanges, une douche et je décide de filer découvrir les parcs de la ville en courant. Le temps est gris et la vue du Mont Eden (tant louée dans tous les guides) s’avère décevante. Je me dirige donc vers le vaste Auckland Domain quand, très vite, je suis arrêté par une pluie très violente.
Je me réfugie alors dans un café agréablement décoré où j’ai le loisir d’apprécier une fois encore la « kiwi attitude » lorsqu’une jeune femme s’accoude au comptoir avec son perroquet sur l’épaule. Personne n’est choqué ou intrigué…
La pluie se calme à peine. Je décide de remettre à plus tard ma session running. Direction l’auberge pour un petit repas et une petite sieste.

En fin d’après-midi, je réitère ma tentative qui me conduit cette fois jusqu’à l’Auckland Domain. Avec la pluie, peu de monde est de sorti. Une fille me sourit sans toutefois me parler. Elle se pose sous un arbre à l’abri de la pluie. Je décide d’aller chercher un café et songe à vaincre ma timidité et la barrière de la langue pour entamer ma première conversation locale. Quand j’en ressors, elle est au téléphone. Elle y restera longtemps. Je repousse le moment.

Il viendra une heure plus tard lorsqu’après un footing, je tombe sur un groupe de footeux en formation. La bande est cosmopolite : des maoris, des kiwis, un britannique, un allemand, des indiens, un péruvien… Ils me proposent directement de jouer avec eux. J’apprends ainsi que le Maori donne une importance capitale à l’esprit du jeu. Il virera sans hésiter 3 personnes qu’il juge avec un mauvais esprit, minant de s’en aller avec le matos… Finalement tout se terminera bien en plus petit comité après 2h de match. Intégration par le sport réussie ! Je ramène son ballon à mon nouvel ami péruvien qui l’avait oublié. Il me propose de me ramener en voiture. Sur le chemin, on discute. Je le comprends, il me comprend malgré le fait que je cherche mes mots. Rassurant. En me disant que je devrais commencer par parler anglais, il me donne une idée…  
Après l’acquisition d’un kebab bon marché en face, je suis les conseils du sud-américain en m’inscrivant à plusieurs groupes de langue sur Meet-up. Un petit moment avec Julien à bavarder et c’est l’heure d’aller au lit.


Lundi 20 février 2017
 

Nuit presque parfaite. Je n’ai pas entendu mes collocs. Le pied !!! Je traîne un peu à l’auberge en faisant la connaissance d’un groupe d’allemand déjà formé.
Mais je ne traîne pas car je me suis promis d’aller à la Kiwi Bank avant midi. Chose faite près de Queen Street mais les banques sont saturées dans Auckland… Pas de RDV avant 3 semaines ! Un peu contrarié, je décide de planifier cela pour Wellington ou ses alentours une fois que je serai autonome avec le van.

Pour le programme du jour, jje me suis mis en tête d’aller du côté de Ponsonby Road pour flâner et pourquoi tenter la « kiwi haircut ». Ponsonby c’est loin… Ponsonby ça monte… Et Ponsonby ben ce n’est pas fou !! Une rue commerçante mais pas tant que ça. Enfin… Je trouve quand même un « Food Court » où mes papilles sont en émoi. J’hésite et opte finalement pour un bistrot de viande argentine. Pour 50 NZD, bière locale, frites et assiette dégustation avec 5 viandes différentes… Ce n’est pas donné mais ça valait le coup !! En passant, j’ai vu un coiffeur. Je décide d’aller faire un saut savoir s’il a un créneau. 30 minutes après… juste le temps d’un café et c’est l’heure d’y retourner. L’accent du coiffeur (un maori américaniser tatoué de partout) est atroce pour moins. J’ai dû lui faire répéter toutes ses phrases au moins deux fois le pauvre. Mais le résultat est pas trop mal je suis content.

Je repars vers Harbour Bridge célèbre pont de la ville d’où on a une belle vue sur le centre. Beaucoup de marche pour peu de satisfaction au final.. Je remonte un peu déçu par la journée à l’auberge. Je me dis que 6 jours c’était sans doute trop long pour Auckland.
Mais en rentrant, l’idée de me rendre à Waiheke Island et la rencontre avec Maxi(miliana) me permettent de relativiser. On discute un peu autour d’un verre de vin et puis, fatigué, je prends congés.