Mardi 28 et mercredi 29 mars 2017 – Routeburn and Caples Track

Day 1 : Routeburn Track

Le réveil me fait mal au moral. Il fait froid. Dur d’aller à la douche avec les fenêtres toutes ouvertes pour que tu t’éternises pas. Ils sont la bourre. Je vais faire l’essence et décide d’avaler un petit déjeuner et un café avant de prendre la route. Celle-ci se finit par 6 kms de piste. On décolle finalement vers 8h45 avec un paquetage supplémentaire. Un sac de couchage à remettre à une certaine Eva qui l’a oublié. On monte tranquille en suivant une rivière dont les vasques me font déjà envie. Mais on doit avancer malheureusement.

Plus on avance, plus les paysages deviennent impressionnants jusqu’à ce que s’offrent à nous les plateaux du Rohan. Un balai de rivières, cascades et lacs vraiment sublimes. Cette vallée me rappelle un peu le Vallon de la Gordolesque. Voyons si JC valide… Le tout se fait dans la joie et la bonne humeur. Bonne équipe !

Arrivés à Harris Saddle, on décide de fuir le monde et de s’arrêter plus loin pour manger avec un panorama assez magique sur les sommets enneigés. Réjane, notre copain avec des nichons, en se touchant le minou, nous gratifie d’un « je crois que j’ai encore mes règles putain ». Cela plait beaucoup à Nicolas qui trempait sa banane dans son yaourt (rien de sexuel)… Ce moment restera des annales pour rester dans le thème ! On rédecolle vers 14h. Il nous reste 6h de marche annoncées…

La suite est plus compliquée moralement. Ca monte, ça redescend sans panneau pour nous indiquer combien de temps il nous reste. Arrivés à Lake Mc Kenzie Hut, le moral des troupes n’est pas au beau fixe. Il reste 2 à 3 heures. Les gens sont sur le cul de voir que l’on continue. Alors même si le sentier remonte en forêt et que c’est dur, on se serre les coudes. Et puis on arrive à une cascade inattendue mais magnifique. Une chute d’eau de 174 m. On ne peut que marquer l’arrêt et faire un petit shooting devant un couple de japonais bien mal embarqué (la meuf porte le gros sac et le mec a un sac à dos d’enfant, aucun savoir vivre !).

Nous finissons par arriver à Howden Hut et rejoindre le Caples Track pour planter la tente dans un champ peuplé de nombreux jeunes américains tentant de faire démarrer un feu. Après une douche à la rivière que j’ai jugée nécessaire (ma Team c’est des grades ils se nettoient la moitié du corps aux lingettes), on décide de montrer aux américains qui c’est les patrons en allumant notre feu après avoir constaté leur cuisant échec. Compliqué…

On est dans une des parties du globe avec la plus forte pluviométrie au monde. Il faut faire sécher le bois avant qu’il puisse prendre. Mais il faut qu’on se réchauffe. Alors on persévère et grâce à notre souffleuse attitrée, notre feu démarre. Des enfants !! On se couche finalement exténués. Une longue marche nous attend encore le lendemain.

Day 2 : Caples Track

Difficile d’émerger avant 10h et de décoller avant 11h. Timing pas top si on veut trouver quelqu’un au parking qui nous ramènerait au départ du Routeburn… Mais la fatigue se fait sentir. Réjane est fatiguée, Nico a le genou en vrac, moi c’est le dos. Allez on se motive !!

Le track aide pas à le faire... Après une première dure montée avec une jolie vue, que du plat, dans la forêt. De quoi déprimer… et ne pas gagner beaucoup de temps sur ce qui est annoncé… La fatigue de la veille nous contraint à des pauses plus régulières, la pause déjeuner au bord de la rivière ne restera pas un grand souvenir à cause de ces put… des sandflies !!! On est sur les temps du track avec les pauses.

Les 3 dernières heures sont longues, très longues mais on finit par arriver au parking autour de 19h. Enfin !! Le seul problème c’est que le parking est désert. Pas une voiture ne bouge. On décide de rejoindre la route. Pas plus de succès… On ne peut pas appeler ça une route. Pas de taxi. On envisage de planter la tente. Mais Nico a une idée.

On va demander à la ferme d’à-coté en jouant sur son genou en vrac. J’ai pas mieux. C’est notre meilleure chance. Nous ouvrons donc le portail et nous aventurons donc dans la ferme en essayant de ne pas nous faire buter. Par chance toute la famille nous voit et c’est le fils, beau gosse et costaud, qui sort. Nicolas lui explique. Il nous dit qu’il peut nous emmener à Glenorchy et au croisement de la route mais que c’est loin et qu’il faudra payer. Pas de problème.

On a bien fait !!! 47 kms de route horrible que je n’aurais jamais prise avec le van, qu’il prend à 90 km/h avec son pick-up. Il nous arrête à Glenorchy pour qu’on retire. On décide de lui filer 50 NZD pour le trajet et le dérangement. Il semble plus que content et me propose de me déposer à l’embranchement… 6 kms à pied sans lampe. Je le sens pas… Je décide de m’intéresser à l’exploitation familiale. Il en parle volontiers et arrivé à l’embranchement, il propose de m’avancer. Finalement il me déposera au van. Sympas ces néo-zélandais quand même ! 27 kms plus tard, je retrouve mes compères. Bière bien méritée et on décide de passer la nuit dans le coin. A Kinloch qu’on a traversé… Personne ne fera long feu ! Quelle journée !